Brasserie Champigneulles crée une recette exclusive pour la Chine

À l’occasion de sa première recette exclusive pour la Chine, en bouteille bleue, nous sommes revenus sur le site de brassage de la seconde brasserie française. Un fleuron du groupe allemand TCB.

 

l suffit de faire le tour de l’entreprise et de tendre le micro aux salariés, au hasard : le soulagement a définitivement pris le pas sur l’angoisse des années 2005-2006, quand l’outil de travail courait à sa perte. « On a fait des efforts, mais le groupe allemand qui nous dirige a une vision à long terme, il investit, conforte l’outil et ça marche. Avec plus de clients et des embauches », confirme un technicien, en enlevant ses bouchons d’oreilles, sur une chaîne d’embouteillage robotisée et ultra-performante. Seconde brasserie française derrière Obernai et Kronenbourg, propriété du groupe allemand TCB, la Brasserie de Champigneulles mène deux projets industriels à la fois.

Brasser pour les autres et pour soi

D’un côté, sur cahier des charges, elle fabrique des bières pour des distributeurs indépendants, souvent des groupes de hard discount, mais pas seulement. De l’autre, elle conserve une politique de vente en nom propre, exhumant avec bonheur « la Grande blonde » de Champigneulles, cette Pils souple et élégante, quasi mythique, qui a d’ailleurs trouvé un vrai public en Grande-Bretagne. À Champigneulles, les brasseurs savent tout faire, comme en témoigne une histoire riche en marques célèbres. Qui se souvient que Gold, Kanter, Tourtel, 1664 ou Kro, ont été brassées à Champigneulles, comme Grimbergen dont la recette a été développée sur place. Aujourd’hui, la brasserie a même développé pour un grand nom de la distribution, une bière d’abbaye qui n’a rien à envier aux jolies blondes belges. « Pour les marques distributeurs, nous travaillons pour 26 pays et nos plus gros clients sont en Espagne, en Italie, en Grande-Bretagne et en France bien sûr » explique Patrice Colin, directeur du site. Depuis 2015, la brasserie de Champigneulles a investi près de 50 M€ dans de nouveaux filtres-presses (jusqu’à 12 brassins filtres chaque jour), dans des cuves de matières et trempe, changées et doublées, ainsi que dans une nouvelle chaudière à houblonner. Elle a même nécessité de découvrir le toit pour l’installer, à la grue, dans la salle de brassage. En ce mois d’avril, une bière blanche en bouteille bleue, brassée dans les nouvelles cuves, est partie pour la Chine. Une recette fraîche et exclusive. Pour un marché en très forte expansion, qui raffole des produits français de qualité et qui portera fièrement son blason champigneullais aux alérions couronnés.

Production de bière à Champigneulles.

Par Pascal SALCIARINI / EST REPUBLICAIN